Le Panama

Nous effectuons les derniers kilomètres qui nous séparent de la frontière, et après avoir satisfait aux diverses formalités, nous voici arrivés au Panama.

Les désormais habituelles étapes se résument comme suit :

Sortie du Costa Rica :

  • passer dans un bureau qui ressemble à un kiosque pour payer la taxe de sortie, soit 9 US$ par personne

  • passer au bureau des migrations pour obtenir le tampon de sortie sur nos passeports

  • passer au bureau de la douane pour faire annuler l’importation temporaire de la moto

Entrée au Panama :

  • effectuer la fumigation de la moto pour 3 US$

  • passer au bureau des migrations pour obtenir le tampon d’entrée sur nos passeports

  • passer dans un autre bureau pour payer une taxe personnelle de 4 US$ par personne

  • passer dans un autre bureau pour payer une taxe de circulation de 10 US$ pour la moto

  • passer dans un autre bureau pour acheter l’assurance pour la moto qui coûte 25 US$ pour un mois. Le fonctionnaire en question était au lunch et on a dû poireauter 1h30 en attendant son retour…

  • finalement passer au bureau des douanes pour obtenir le formulaire d’importation temporaire pour la moto, gratuit celui-là

Ouf !! L’entrée au Panama n’est pas vraiment une sinécure, et c’est le passage de douane le plus cher à ce jour, mais finalement on y est.
Et nous sommes tout heureux de n’avoir qu’une quarantaine de kilomètres à parcourir jusqu’à notre étape du jour. Un charmant hôtel sur les hauteurs, proche de la ville d’Almirante, avec une vue magnifique sur l’archipel de Bocas del Toro.

C’est par une légère bruine que nous rejoignons le ferry qui nous amène sur l’archipel de Bocas del Toro, où nous avons loué un appartement pour quelques jours, directement en bord de mer. Comme le temps est maussade, nous en profitons pour faire quelques courses, et on verra bien demain…

Nous posons donc nos valises pour 3 jours à Bocas del Toro, une ville minuscule qui se trouve sur l’île Colon, qui elle même fait partie de l’archipel de Bocas del Toro. On y a loué un petit appartement construit sur un ponton directement au bord de l’eau, comme la plupart des maisons par ici. Le soir on peut entendre le bruit des vagues sous le plancher…
L’archipel de Bocas del Toro est constitué de 9 îles entourées par la mer des Caraïbes. Cette région est encore préservée du tourisme de masse et elle présente une large diversité d’espèces marines, de paysages coralliens, et également des étendus de végétations luxuriantes. On y trouve un mélange d’ambiance caribéenne et panaméenne, ainsi qu’un esprit de vacances et de détente.
Ici le moyen de transport principal est le bateau, et c’est en lancha-taxi que l’on se déplace d’une île à l’autre afin d’explorer des plages plus ou moins sauvages. C’est ainsi que nous irons à Playa Estrella et a Red Frog Beach. Mais nous ne verrons malheureusement pas d’étoiles de mer, ni de grenouilles rouges. Par contre les paysages et les plages sont magnifiques.
Nous profitons du retour du soleil pour faire une excursion d’une journée à la découverte de la faune et des plages sauvages des environs. Une magnifique journée que nous débutons par l’observation de dauphins, de paresseux, de poissons multicolores et de coraux. Nous mettons ensuite le cap sur l’île déserte de Zapatilla sur laquelle nous pouvons jouer à Robinson Crusoe. Le reste se passe de commentaires et je vous laisse admirer les photos…

C’est par le premier ferry du matin que nous quittons l’archipel de Bocas afin de nous diriger vers l’intérieur du pays. La route longe tout d’abord la côte sur une cinquantaine de kilomètres, mais la végétation est tellement dense qu’il est quasiment impossible de voir la mer.
Nous prenons ensuite de l’altitude pour atteindre la petite ville de Boquete qui se trouve à 1’200 mètres d’altitude. Quel bien ça fait de retrouver une température agréable avec un taux d’humidité normal.
La région est réputée pour la qualité de son café et ses cultures de fleurs. Nous nous trouvons également au pied du volcan Barù, qui est le plus haut sommet du Panama avec 3’474 mètres. Malheureusement il restera caché dans les nuages.
Pour l’anecdote, Boquete a été fondée en 1911 par des émigrants européens, dont des suisses et des allemands.

Nous faisons la visite de la Finca Don Pepe et découvrons les étapes de la production du café, de la plante à la tasse. Une visite très intéressante et instructive qui se termine par une initiation au processus de dégustation du café. Un exercice passionnant ayant quelques similitudes avec la dégustation du vin, que personnellement je préfère.
Et nous terminons ce séjour dans les montagnes du Panama avec une petite fondue Emmi accompagnée d’un sauvignon blanc chilien…

Une étape de transition nous fait passer des montagnes de la province de Chiriquí aux plaines de la province de Veraguas. Au niveau de l’itinéraire, il n’y a pas vraiment d’autre alternative que d’emprunter la Panaméricaine qui serpente dans les collines. Le revêtement est bon et c’est bien roulant, surtout le week-end car il n’y presque pas de camions. Il faut juste faire attention aux limitations de vitesse car les contrôles sont fréquents. Nous arrivons à l’hôtel juste avant l’orage et pour le reste de la journée ça sera repas, sieste et rhum au bord de la piscine.

Après à nouveau une centaine de kilomètres sur la Panaméricaine, nous bifurquons pour traverser la dernière zone montagneuse avant Panama City. Une route sinueuse au revêtement aléatoire qui se transforme en piste sur une dizaine de kilomètres. Un tronçon plutôt technique avec des montées et des descentes, le tout rendu un peu gras par les orages des derniers jours… Ça n’a pas trop plu à Beate, qui a même préféré faire quelques centaines de mètres à pied. Juste avant d’arriver à l’étape du jour, nous avons droit à un magnifique panorama sur les collines alentour, avec une vue plongeante jusqu’à la ville de Panama City où l’on sera demain…
A l’hôtel nous faisons la connaissance de Alex et Marina, deux ukrainiens qui voyagent en Yamaha enduro 250cc et qui vont eux aussi jusqu’à Ushuaia. Nous passons une très belle soirée ensemble à échanger sur nos expériences respectives et sur les voyages en général.

A force de jouer à cache-cache avec la pluie, il fallait bien qu’elle gagne une fois, et c’est notre dernière étape de roulage en Amérique Centrale qu’elle a choisi pour nous arroser. Et pas qu’une petite averse ! On s’est fait copieusement rincer sur près de cent kilomètres sur la route nous menant à Panama City. Heureusement que le ciel a fini par se calmer à l’approche de la ville. Cela nous a permis d’avoir une belle vue sur le Pont des Amériques qui marque l’entrée du la Canal de Panama du côté de l’océan Pacifique. La ville est surtout connue pour le canal, pour son centre financier et ses nombreux gratte-ciel, et également pour le centre historique de Casco Viejo. Nous passons l’après-midi à visiter la vieille ville et ses rues pavées très agréables, avec plein de belles petites places et une multitude de cafés, restaurants et bars. L’ambiance est relativement haut de gamme et on a presque l’impression d’être en Amérique du Nord.

Nous voulions aller visiter le Canal de Panama aux écluses de Miraflores qui se trouvent à une dizaine de kilomètres du centre-ville. Mais en arrivant sur place nous apprenons que l’accès est fermé à cause d’un accident ayant entraîné une pollution d’hydrocarbures. On retourne donc tout déçus à l’hôtel et dans le hall nous tombons sur Jordi, un guide qui nous propose une excursion jusqu’aux écluses de Agua Clara. Nous partons donc pour le côté atlantique du canal, qui se trouve à 80 kilomètres au Nord, près de la ville de Colon.
Jordi a passé une partie de sa jeunesse en Allemagne et il parle parfaitement la langue de Goethe, ce qui est parfait pour Beate.
Le canal de Panama est l’une des plus grandes et plus impressionnantes merveilles réalisées par l’homme. Il relie l’océan Pacifique à l’océan Atlantique à travers l’isthme de Panama. Quelques chiffres:

  • début de la construction : année 1880

  • mise en service : année 1914

  • trafic annuel : plus de 14’000 navires

  • durée moyenne de la traversée : 9 heures

  • longueur : environ 80 kilomètres

Après avoir observé le passage d’un porte containers aux écluses de Agua Clara, nous franchissons le Pont de l’Atlantique pour une vue d’ensemble, avant de rentrer sur Panama City. Et un grand merci à Jordi pour cette visite impressionnante et très instructive.

La moto est maintenant entre les mains expertes de l’équipe de Teofilo chez E-Cargo Logistic. Après le processus de dédouanement, elle est prête à être expédiée à Bogota, normalement demain. Et pour ceux qui se demandent pourquoi nous n’allons pas en Colombie par la route, et bien c’est tout simplement parce qu’il n’y en a pas. Le Darién Gap est le nom donné à cette zone de marais et de forêt située à la frontière entre la Colombie et le Panama, qui ne comporte aucune infrastructure. De plus le secteur est aux mains des narcotrafiquants et il est extrêmement dangereux de s’y aventurer.

Au Panama nous avons rencontré une population accueillante, chaleureuse et spontanée. Le pays est intéressant à visiter, entre les îles de la côte caraïbe, les plantations de café du centre du pays et une capitale où se mélangent quartiers historiques et modernes.
Avec ce pays se termine notre visite de l’Amérique Centrale, et après une dernière journée à Panama City on s’envole nous aussi pour Bogota, la Colombie et l’Amérique du Sud…

Le Panama